Si tu lis les articles de ce site depuis un moment, tu dois savoir que je ne suis jamais à court d’idées quand il s’agit de destinations de voyages. Gardant à l’esprit les cours d’Histoire que j’avais reçus au collège sur la naissance de la δημοκρατία – à savoir la démocratie – ce début d’année est inauguré par un voyage en Grèce, à la découverte des cités antiques d’Athènes, du Pirée et de Delphes mais aussi d’une civilisation multi-millénaire. Athéna, Hermès, Aphrodite, Poséidon, Arès et la mythologie dans son ensemble me passionnaient aussi lorsque j’étais beaucoup plus jeune. Par ailleurs, au fond de moi résidait également l’idée d’apporter un peu d’argent frais dans un pays dont la crise ne semble jamais finir et dont le secteur du tourisme a été durement touché par les multiples grèves et troubles sociaux. Si tous les Européens partaient en Grèce une semaine dans l’année, je suis persuadé que la crise grecque ne serait plus qu’un lointain souvenir. Bref. De nombreux échos étaient aussi parvenus à mes oreilles sur le fait que la capitale grecque est une ville sale et peu accueillante. Quiconque se rend à Athènes découvre pourtant une ville relativement animée, pleine de terrasses de cafés et de restaurants mais aussi d’immeubles à l’abandon, de commerces désaffectés et de pauvreté humaine. Difficile de savoir si la crise de la dette grecque y est pour quelque chose ou si ces aspects existaient déjà auparavant. Pour ce qui est de la nourriture, de nombreux restaurants de qualité permettent de profiter de la richesse et de la fertilité du bassin méditerranéen avec des produits aussi célèbres et réputés que la feta, l’huile d’olive ou encore le miel. Impossible de passer à côté du traditionnel mézé qui permet de déguster de multiples plats à partager entre tous les convives d’une même table. Je tiens d’ailleurs à souligner l’amabilité, le sourire et la chaleur avec lesquels j’ai toujours été accueillis en Grèce, qui contrastent fortement avec le côté désagréable avec lequel sont accueillis les clients de bons nombres de restaurants parisiens.
Pourtant loin des mois où la chaleur caniculaire s’abat sur Athènes, la capitale est fascinante, offrant à chaque coin de rue ou presque des bâtiments ou des ruines de l’Antiquité grecque et de la période romaine. L’empereur Hadrien a laissé son nom pour de nombreux édifices, notamment une bibliothèque et le temple de Zeus olympien. Je ne compte pas non plus les nombreuses églises orthodoxes qui jalonnent n’importe quel parcours piéton effectué dans le centre de la ville notamment dans les quartiers d’Omonia et de Monastiraki. Quant à l’Histoire, difficile de faire un choix parmi l’imposante et majestueuse Acropole où trône le Panthéon, l’impressionnant stade panathénaïque magnifiquement restauré au début du XXème siècle et utilisé lors des Jeux Olympiques d’Athènes en 2004 ou encore la richesse des collections du Musée national archéologique ou du Musée de l’Acropole. Toutes ces visites sont gratuites pour les étudiants de l’Union européenne. Néanmoins, un sentiment d’amertume flotte dans l’air face à ce que je qualifie fortement de « pillage » dont ont été victimes de nombreux sites antiques grecs. En effet, l’une des six caryatides de l’Érechthéion se trouve toujours au British Museum pendant que la Victoire de Samothrace trône fièrement dans les collections du musée du Louvre. Pour oublier cet aspect peu glorieux du rôle de la France et du Royaume-Uni, j’ai trouvé refuge dans l’immense marché central d’Athènes où des dizaines d’étalage proposent viandes, poissons, fruits et légumes. Dépaysement garanti, rempli de couleurs, d’odeurs et de produits grecs de qualité dans un nombre incalculable de petites épiceries. C’est là que tu peux négocier facilement quelques bons prix sur les achats de produits méditerranéens à ramener en France.
Cette petite semaine en Grèce n’aurait pas été complète sans une expédition en Phocide non loin du fameux Mont Parnasse – couvert de neige en cette période – pour découvrir le site de Delphes où l’oracle d’Apollon parlait à travers la célèbre Pythie. Cœur du monde grec à l’époque, Delphes nécessite environ 3 heures de route depuis Athènes sur des routes parfois assez escarpées et dénivelées mais la beauté du lieu mérite largement le détour. Attention également aux conditions hivernales qui peuvent nécessiter l’utilisation de chaînes. Une fois sur place, le site est relativement désert en saison basse mais le visiteur peut facilement imaginer la grandeur et l’importance de Delphes à l’époque, à en juger par les ruines du temple d’Apollon, de la Tholos et surtout du théâtre du site. Si ta forme physique te le permet, n’hésite pas non plus à grimper encore un peu plus haut pour atteindre le stade très bien conservé malgré le passage du temps. Un peu d’imagination permet d’imaginer facilement les courses d’athlètes qui avaient lieu en son sein il y a plus de 2.000 ans. Au final, cette découverte de la Grèce m’a donné l’envie de découvrir le reste du pays, notamment les villes de Thessalonique, Corinthe et Olympie sans oublier les somptueux paysages des îles grecques durant la saison estivale.