En ce début d’année 2011, je dois avouer qu’il y a bien longtemps que je n’avais pas éprouvé un sentiment de reconnaissance envers les studios d’animation Disney. Comme tout bon petit garçon né à la fin des années 80, j’ai grandi avec les énormes succès dans les salles obscures de la Petite Sirène, de la Belle et la Bête, d’Aladdin et surtout du Roi Lion. Toute ma génération a été bercée par des musiques et chansons inoubliables. En témoignent les VHS – oui, tu sais cet ancêtre du DVD qui fera de nous tous des dinosaures, aux yeux des jeunes, d’ici quelques années – qui ont tourné en boucle des après-midis et des dimanches entiers. Puis il y a eu quelques contre-performances, parfois même de cuisants échecs ; Pixar volant petit à petit la vedette aux studios de la souris aux grandes oreilles. Mis à part quelques productions rapidement passées dans l’oubli quasi général, il était difficile de renouer avec le nouvel Âge d’or que venait de vivre Disney dans les années 90. Empêtré dans une logique d’argent facile à tout-va en ayant principalement mis en chantier de multiples suites de qualité médiocre les unes après les autres, son image a été fortement ternie. Paradoxe d’une maison qui arrivait pourtant à imaginer, à créer, mais surtout, à se renouveler perpétuellement depuis sa toute première création, à savoir Blanche-neige et les 7 nains. La surprise est arrivée début 2010 : pour la première fois un cinéma m’accueillait pour assister à la projection d’un Disney, à savoir la Princesse et la grenouille, ce qui n’était pas arrivé depuis la sortie d’Hercule en 1997.
Le retour à une animation classique en 2D m’avait mis la puce à l’oreille. Face à une déferlante de films réalisés en 3D depuis une dizaine d’années, ce petit « retour en arrière » avait fortement retenu mon attention. Qui plus est, Disney s’attaquait pour la première fois aux histoires de bayou et de vaudou, en Louisiane – deux thèmes bien éloignés des classiques châteaux de princesses auxquels le studio nous avait habitué. Et pour la première fois depuis bien longtemps, je me suis surpris à apprécier une histoire de princesse, certes moderne et pour la première fois noire – effet Obama quand tu nous tiens – face aux nombreuses qualités de cette production, depuis l’animation jusqu’aux rythmes jazz qu’oblige le décor de la Nouvelle-Orléans. Restait à Disney à confirmer ce très bon retour à des histoires plus classiques, et à un rythme de production et de mise sur le marché beaucoup moins intensif que dans les années précédentes. En effet, depuis une dizaine d’années, le choix du public semblait se porter de plus en plus vers les productions américaines des studios Fox et leur fameux Scrat ou bien encore celles de Dreamworks, dont le célèbre ogre vert faisait fi des conventions habituelles. Mention spéciale aux histoires japonaises merveilleusement mises en scène par la maison Ghibli. Au final, beaucoup de spectateurs éprouveront sans doute le même sentiment : Disney avait perdu la main pour donner vie à des histoires surpassant le rêve, certes utopique, d’un monde idéalisé grâce à une pincée de poussière de fée.
C’est désormais chose faite depuis la sortie du très prometteur Raiponce. Ce projet avait été maintes fois manié et remanié par le passé et je me souviens encore avoir entendu les premiers échos de cette histoire alors que je n’étais encore qu’au collège, c’est-à-dire il y a presque 15 ans. La princesse aux cheveux longs est enfin sortie sur les écrans fin novembre. Et Disney prouve là tout son savoir-faire au niveau de l’utilisation de la technologie 3D, technique avec laquelle ses productions manquaient cruellement de réalisme et de maîtrise par le passé, contrairement aux Toy Story, Ratatouille et autres de chez Pixar. Les décors sont à faire pâlir plus d’une production 2D, la fluidité de l’animation est elle-aussi remarquable, notamment par le défi que représentait la mise en animation des quelques 23 mètres de cheveux de l’héroïne. Cependant, il persiste un seul petit bémol qui se situe au niveau de chansons et de musique, décevantes malgré l’intervention du compositeur de certains grands succès des années 90. Dans un tout autre registre, j’ai pu profiter d’un passeport annuel pour le parc Disneyland Paris. Je me suis surpris à adorer me plonger pendant quelques heures dans cet univers où rien de mal n’arrive jamais. Cet endroit où les mots chômage, argent, misère, malheur, guerre, maladie et autres n’existent tout simplement pas. Ce parc qui permet de s’évader le temps d’une journée, bien loin des considérations d’une vie de jeune adulte. Et pour tout ce rêve que Disney offre – moyennant quelques deniers bien entendu – je tenais à dire merci pour ces moments magiques.