Il est des choses qu’on ne peut expliquer par des mots ou par des gestes. Le fait que je n’ai jamais cru au Prince Charmant en fait partie. De par leur nature, les hommes sont des êtres capables du pire comme du meilleur ; l’Histoire en apporta et en apporte encore et toujours, quotidiennement, la preuve. Il est sans doute difficile de décrire en trouvant les mots justes, à quel point ma toute première relation amoureuse a pu être encore plus destructrice concernant certaines de mes attentes sur un garçon. Il serait erroné de dire que je suis prêt à prendre le premier venu car quand il me vient à l’idée, ou à un moment, l’envie d’être dans une relation avec un autre homme, je fais sans doute parti de ceux qui y réfléchissent à deux fois avant de m’engager, et surtout pas avec n’importe qui. Mes erreurs de jeunesse m’ont appris qu’on pouvait bien entendu recevoir beaucoup de choses par amour mais aussi souffrir énormément en espérant trop, de la part de garçons très peu enclins à s’investir pleinement dans une relation amoureuse. Une chose est sûre : je fuis un certain nombre de stéréotypes depuis la folle à plumes jusqu’au sosie de la couverture de Têtu. En définitive, je n »éprouve un intérêt certain que pour des hommes bien loin de tout cliché, que l’on pourrait prendre pour des parfaits hétérosexuels machos au détour de n’importe quelle rue de la capitale belge. Pour en revenir aux faits sérieux, il est peu de choses que j’attende réellement d’un homme, si ce n’est d’être avant tout naturel et de vivre avec lui certaines banalités tout en y ajoutant une vision poétique de la réalité.
Je veux te prendre la main et t’emmener dans un champ de blé que le soleil fait mûrir jour après jour, m’allonger à tes côtés, regarder les nuages défiler dans le ciel azur, pour finalement déposer un baiser passionné sur tes lèvres. J’aspire à découvrir de nouvelles villes, de nouveaux pays, de nouveaux continents, en ayant toujours la soif d’apprendre sur d’autres cultures et civilisations, tout en observant l’émerveillement dans ton regard. J’ai l’ambition de réussir les défis des challenges de la vie pour susciter ta fierté, mais aussi la volonté de t’épauler à travers les moments faciles mais aussi au travers des moments difficiles. Je rêve de passer une soirée d’automne à sentir la fatigue s’accumuler petit à petit, puis m’endormir paisiblement contre ton corps, tout en ressentant la fraîcheur d’une fenêtre, encore ouverte en souvenir des beaux jours que l’on refuse de voir partir si rapidement. Être tiré d’un sommeil léger par ta délicatesse et enfin effleurer du bout des doigts les formes de ton corps pendant d’interminables minutes. Connaître et réciter la conjugaison entre envie et désir, attirance et tentation, pour ne faire plus qu’un : toi et moi. Nous. Me réveiller à tes côtés alors que les premiers rayons du soleil hivernal arrivent difficilement jusqu’à mes yeux. Soulever délicatement mes paupières encore alourdies par le repos nocturne, te regarder encore prisonnier du royaume de Morphée et me demander à quoi peux-tu bien penser à cet instant précis.
Mais qui es-tu ? Est-ce que je te connais déjà ? Est-ce que tu as déjà croisé mon chemin ou bien dois-tu le recroiser prochainement ? Difficile de savoir qui pourra être celui qui me considérera comme l’homme nécessaire à sa vie et à l’égard de qui je ressentirai la même chose. La réciprocité de ce sentiment est sujet aux plus belles histoires d’amour et donne aussi lieu aux plus grandes tragédies. Et quand bien même on a connu récemment de grandes réussites personnelles, il apparaît rapidement qu’une seule chose manque à la vie pour être parfaite en tout point ; une vision certainement trop idéalisée au point de vouloir lui donner un goût d’Hollywood bien trop peu naturel à mon goût. Mes amis bruxellois les plus proches m’ont fait récemment part d’une certaine admiration face à mes toutes dernières réussites mais aussi vis-à-vis de l’état d’esprit dans lequel je me trouve actuellement. De nombreux compliments s’accumulent aussi sur mon physique. Mais tout en gardant les pieds sur Terre, je sais qu’il peut m’être très facile de séduire physiquement ou intellectuellement la plupart des garçons qui désirent me rencontrer ou m’abordent en soirée, mais qu’en est-il d’être séduit ? Où te caches-tu ? Es-tu déjà sous mes yeux alors que je ne le réalise pas ? Difficile de savoir ce qu’il advient de faire, si ce n’est de laisser le temps faire les choses, dans un sens ou dans un autre. Bientôt commence mon stage qui se déroulera sur la prestigieuse Avenue Louise, à quelques pas de chez moi et je dois bien admettre qu’il y a des choses plus importantes à mes yeux pour le moment que l’amour, même si je garde la tête dans les étoiles.