L’été semble pointer le bout de son nez. Les arbres ont retrouvé leurs feuilles et les fleurs s’épanouissent sous les rayons du soleil. Certes les allergies au pollen s’en donnent aussi à cœur joie mais les garde-robes ont enfin pu troquer les manteaux d’hiver et les pull-overs contre les tee-shirts et les débardeurs. On en oublierait presque que nous ne sommes pourtant que fin mai et que s’annoncent déjà les prémices d’un été sans doute caniculaire, avec des températures qui ont déjà atteint 34°C à Grenoble ou Monaco. Dans un tout autre registre, le retour des beaux jours coïncide étrangement avec les traditionnelles gay prides qui donnent une image bien triste de la communauté homosexuelle. Tout d’abord, je n’ai jamais apprécié le fait de catégoriser une partie de la population, qu’il s’agisse de différences physiques, sexuelles, ethniques ou religieuses. Et pour avoir « participé » à deux reprises à la gay pride de Bruxelles, je trouve que cette démonstration ne rime à rien, si ce n’est à choquer quelques âmes sensibles à la vue de deux femmes ou de deux hommes se tenant la main, mais aussi à exténuer les oreilles des riverains, au rythme assourdissant de musique électronique entêtante. S’en suit bien entendu le reportage traditionnel présenté au journal de 20 heures à la télévision ; lequel nous offre son lot de transsexuels, de travestis, de drag queens et autres énergumènes en tout genre, qui ne font qu’agrandir un fossé parfois grand, dans l’esprit de bon nombre de personnes, entre l’image et la réalité.
A écouter TF1 ou M6 – mais aussi bon nombre de Français habitant au fin fond de la campagne – pour être gay, il faut aimer faire la fête jusqu’à l’aube tous les jours de la semaine, avoir d’excellents goûts tant en décoration intérieure qu’en œuvres d’art, s’extasier devant le génie des réalisateurs des films d’art et d’essai, être en admiration devant la dernière collection printemps/été de Dior ou Chanel, gagner au minimum 5.000 euros par mois et bien sûr, passer la plupart de son temps à ne penser qu’à l’appel de la chair et de la luxure démesurée. Fort heureusement, même s’il existe effectivement des hommes répondant à toutes ces catégories énumérées – parfois toutes se retrouvent même en une seule personne – il serait bon d’insister, au cours de ses fameux reportages, sur le fait que la plupart des homosexuels sont des gens tout à fait ordinaires qui mènent la vie du commun des mortels. Malheureusement, même la presse écrite, notamment avec un magazine comme Têtu, contribue à véhiculer une image négative de cette « communauté » : est-il nécessaire de présenter, tous les mois en couverture, un homme à moitié nu, exagérément UV-isé et excessivement musclé pour attirer l’œil et faire vendre ? Bien souvent, cette revue se retrouve sur la dernière étagère des librairies de quartier, alors que le magazine en lui-même est loin d’être un ouvrage pornographique. La presse à scandales reste beaucoup plus vendeuse, avec ses titres intrigants et son prix alléchant d’un euro ou un peu plus.
En parlant de scandale, revenons sur la consommation présumée de cocaïne par l’un des espoirs du tennis français. Certes la pratique est plus que condamnable, mais l’acharnement médiatique n’en est que regrettable alors que l’affaire est toujours en cours de développement. Heureusement en l’espace de quelques jours, les journalistes se sont apparemment rendus compte qu’ils en avaient, sans aucun doute, fait un peu trop et ils ont laissé la place à l’ouverture du tournoi de Roland Garros, porte d’Auteuil. L’endroit est connu pour être de longue date, le lieu où il faut voir et être vu, surtout lors des finales du simple messieurs et du simple dames, quitte à griller littéralement sur place dans des gradins exposés en plein soleil tout l’après-midi. En bref, il est toujours aussi anecdotique de voir que tout un pays semble avoir les yeux rivés sur quelques courts de tennis, alors que la majorité des Français ne s’intéressent à ce sport que lors de deux semaines par an, bien qu’ils n’aient que faire des performances – ou contre-performances – réalisées par les joueurs français et internationaux le reste de l’année. A peine deux mois plus tard, se déroule le tournoi sur gazon de Wimbledon, à Londres, qui n’attire pas du tout les foules – du moins derrière le petit écran – ni même France Télévisions qui nous fait pourtant rapidement tourner à l’indigestion de matchs sur terre battue chaque année. Finalement, le tennis et les homosexuels, on en parle une fois par an avec une image quelque peu biaisée et basta.